La légende raconte qu’elle n’a que 6 ans lorsqu’à l’occasion d’un entraînement de football de son grand frère auquel elle assiste, elle est appelée par l’entraîneur à venir tenter un tir sur le terrain. Un tir qui fait mouche puisqu’il termine sa course au fond des filets. Le premier d’une longue série pour Homare Sawa.
Dès lors, la jeune footballeuse japonaise ne cesse de battre les records de précocité. Tout d’abord unique fille présente dans une équipe de garçons locale, elle joue son premier match de première division japonaise avec la branche féminine du Tokyo Verdy, le Nippon TV Belleza, à seulement 12 ans ! Deux saisons plus tard, en 1993, elle inscrit un quadruplé face aux Philippines lors de sa première convocation avec l’équipe japonaise, confirmant l’étendue de son talent. En plus de son génie footballistique, Homare Sawa est une férue de travail et cherche constamment à devenir une meilleure joueuse. Ceci explique peut être le maintien de ses performances au plus haut niveau durant plus de vingt ans de carrière professionnelle.
Sa carrière en club résulte d’une alternance entre le championnat japonais et le championnat américain, ce dernier étant considéré comme le meilleur au monde. Nommée plusieurs fois joueuse de l’année au pays du soleil levant, elle remporte également à huit reprises le championnat local durant sa carrière. Son passage aux États Unis, à Atlanta puis à Washington lui aura permis, selon son propre aveu, de progresser techniquement et physiquement. Homare Sawa dispose de trois atouts majeurs pour se faire respecter dans sa partie du terrain : son expérience, sa science du jeu et sa rage de vaincre. Réputée pour sa détermination sans faille, elle savait sortir vainqueur des duels les plus rugueux même face à des adversaires redoutées. Elle utilisait ensuite sa technique et sa vitesse pour porter le surnombre en attaque et distiller des passes décisives à ses coéquipières qui n’avaient plus qu’à conclure devant le but. Très vive mais aussi très endurante, elle sait répéter les courses à haute intensité lui permettant souvent de prendre le dessus physiquement sur ses adversaires directs.
Elle atteint le summum de sa carrière en 2011 en Allemagne lorsqu’à la Commerzbank Arena de Francfort l’équipe du Japon dont elle est la capitaine, s’adjuge la première Coupe du Monde de son histoire. Dix huit ans après sa première sélection, Sawa réalise des prouesses dans la compétition alors qu’elle participe pour la cinquième fois à un mondial. Lors de la finale face aux grandes favorites Américaines, elle inscrit le but égalisateur à la 117è minute de la prolongation, soit l’un des buts les plus tardifs dans l’histoire des Coupes du Monde. Ce but, son cinquième en six rencontres, permet à sa sélection d’atteindre la séance des tirs au but dont les nippones sortiront victorieuses.
Ses bonnes performances lui valent d’être nommée meilleure joueuse de la saison en 2012 par la FIFA, une première pour une joueuse Asiatique. Médaillée d’argent aux Jeux Olympiques de Londres à l’été 2012, elle dispute en 2015 à 37 ans son ultime grande compétition avec le Japon à l’occasion de la Coupe du Monde au Canada. Elle achève sa carrière par une finale de Coupe du Monde dans un remake de la précédente édition face aux américaines qui décrochent cette fois le trophée. La légende Homare Sawa est avec ses 205 sélections en équipe nationale, l’une des joueuses les plus capées de l’histoire du football féminin Japonais.