Que serait le football sans ses arbitres ? S’ils sont parfois décriés pour leurs décisions par certains, les “hommes en noirs” ne sont pas moins indispensables au bon déroulé du jeu. Dans l’histoire de l’arbitrage, un homme retient particulièrement l’attention des amoureux du ballon rond tant par son charisme que par son autorité juste et sans faille au sein du fameux carré vert. Cet homme, c’est l’emblématique arbitre italien Pierluigi Collina.
Le Bolonais à d’abord l’espoir d’embrasser une carrière de footballeur et de défenseur central quant à 17 ans, il s’inscrit à une formation d’arbitrage sur les conseils d’un de ses amis. Dès lors, le sifflet ne va plus quitter ses mains puisqu’il connaît une ascension fulgurante en arbitrant rapidement des matchs de troisième division italienne. À 24 ans, sa carrière d’arbitre prend du plomb dans l’aile lorsqu’il est suspendu trois mois par la fédération italienne. Une période qu’il a très mal vécu selon lui et qui lui a permis de se forger le caractère impassible qu’on lui connaît, notamment auprès des joueurs. Après avoir été finalement réintégré par les instances, il est autorisé à arbitrer de nouveau et commence à diriger des rencontres de première et deuxième division italienne.
Tout aussi rapidement, il est intégré par la FIFA comme arbitre international et commence en 1995 à être désigné sur des rencontres de Coupe Intertoto puis de Ligue des Champions. Arbitre de la finale des jeux olympiques 1996 entre l’Argentine et le Nigéria, il siffle en 1999 le dénouement de la finale de la Ligue des Champions entre Manchester United et le Bayern Munich au Camp Nou de Barcelone. L’année 2002 est celle de la consécration ultime pour un arbitre puisque Collina est chargé de départager les débats de la finale de Coupe du Monde qui voit le Brésil triompher de l’Allemagne au stade de Yokohama au Japon. Fort de ses performances sans fioritures, il est de nouveau choisi par l’UEFA pour arbitrer la légendaire finale de la Ligue des Champions 2003 qui oppose le Real Madrid à Manchester United. Bien que défait ce soir-là, l'entraîneur mancunien Alex Ferguson salue la performance de l’arbitre italien en lui offrant même le maillot de David Beckham après la rencontre.
Pierluigi Collina est considéré par ses pairs et par les acteurs du monde du football comme l’un des meilleurs arbitres de tous les temps. L’International Federation of Football History & Statistics (IFFHS) lui décerne d’ailleurs le prix du meilleur arbitre chaque année entre 1998 et 2003 ce qui constitue un record. Grâce à son charisme et sa prestance, Collina savait se faire respecter sur le terrain auprès des plus grands joueurs. Son autorité naturelle et sa faculté à ne pas commettre d’erreurs notables lors des rencontres qu’il dirigeait contribue à sa starification. Peu d’autres arbitres ont pour le moment eu la même aura que celle du géant bolonais qui décide de ranger le sifflet au crépuscule de la saison 2005. Intégré en 2011 au Hall of Fame du football italien, Pierluigi Collina avait pour habitude de parcourir entre 8 et 10 kilomètres par rencontre arbitrée. Durant chacune d’elle, il réalise en moyenne plus de 200 interventions, preuve de la difficulté de tenir un match pour les garants du bon déroulé de la rencontre.