C’est en 1966 en Angleterre que naît Jill Ellis dont le père est officier au sein de la Royal Navy. Bien que le pays soit le berceau du football, elle ne manie que très peu le ballon rond durant ses années passées au Royaume. Ce n’est qu’en 1981, lorsqu’elle et sa famille emménagent outre Atlantique, que l’occasion de manier le cuir lui est donnée. Même si elle est une joueuse épanouie au sein de son équipe universitaire de William & Mary, c’est vers le métier d'entraîneur que se prononce rapidement l'intérêt de Jill. Ainsi, la jeune anglaise fait ses gammes au sein de plusieurs équipes universitaires avec lesquelles elle obtient à chaque fois des résultats probants : en 14 ans, son bilan personnel est de 248 victoires, 14 matchs nuls et 63 défaites !
Son curriculum vitae ne passe pas inaperçu au sein de la fédération américaine qui lui propose le poste d’entraîneur principal de l’équipe nationale féminine des moins de 21 ans. Le début d’une longue et riche histoire d’amour entre Jill Ellis et la team USA. Près de huit ans après son intronisation dans les équipes jeunes, la britannique est choisie par la légendaire Pia Sundhage pour être son adjointe dès les jeux Olympiques 2008 disputés à Pékin. À ce poste, elle accompagne la sélection américaine et Pia Sundhage tout en haut de l’Olympe puisqu’elles décrochent ensemble l’Or Olympique en 2008 et en 2012. À l’issue de cette dernière compétition, la sélectionneuse suédoise en poste démissionne pour prendre les rênes d’une autre équipe nationale. En 2014, Ellis à alors le privilège de prendre les commandes de la sélection américaine. Surnommée la “dame de fer” par les médias locaux en raison de son origine et de son style basé sur la rigueur de ses entraînements, Jill Ellis a pour objectif de conquérir lors de la Coupe du Monde 2015, un troisième titre planétaire dans l’histoire de la sélection.
Une mission qu’elle remplit avec brio puisque le 5 juillet à Vancouver, l’équipe des États Unis est officiellement championne du Monde après sa victoire contre les tenantes du titre japonaise. Les débuts idylliques de Jill seront quelque peu ternis l’année suivante lorsqu’elle et son équipe se font sortir dès les quarts de finale des jeux Olympiques de Rio par la Suède de son ancienne collègue Pia Sundhage. Mais la coach anglaise a de la ressource et elle est surtout déterminée à conquérir de nouveaux titres avec son équipe qu’elle cherche constamment à faire progresser. Peu avant le Mondial 2019, elle déclarait à propos de sa méthode de management : “Mon objectif, c’est de mettre chaque jour les filles en difficulté mentalement et physiquement. Elles pourraient souffrir voire échouer. Mais cela les forcera à puiser au plus profond d’elles”.
Une méthode qui semble fonctionner puisque accompagnée de ses cadres comme Hope Solo, Megan Rapinoe ou encore Alex Morgan, Jill Ellis et la team USA sont de nouveau sacrés Championne du Monde en France après une victoire maîtrisée en finale face aux Pays-Bas. Avec cette nouvelle ligne à son palmarès, Jill devient la première entraîneuse de l’histoire à remporter consécutivement deux titres mondiaux. Naturalisée américaine, la cheffe d’orchestre Jill Ellis est l’une des coachs les plus titrées de l’histoire du football féminin. Forte de ses résultats, elle est nommée en 2015 et 2019 entraîneuse FIFA de l’année.
Après son départ de la sélection en 2019, celle qui restera comme l’une des légendes du sport américain et planétaire s’engage auprès de la FIFA pour promouvoir le football féminin à travers le monde.
Il y en a certains dans ce monde à qui tout réussi et rien ne résiste. Certains qui surnagent par leur génie et leur éclat dans leurs domaines respectifs. Des extraterrestres du ballon rond qui paraissent sans failles, dépassant sans cesse les limites d’une pratique dans laquelle ils s’inscrivent en légende. C’est le cas de Zinédine Zidane dans le football. S’il va sans dire que la carrière de joueur du héros français est déjà tout bonnement exceptionnelle, celle qu’il entame ensuite en tant qu’entraineur principal n’est certainement pas en reste par rapport à la première.
Le Ballon d’Or 1998 décide de ranger les crampons en 2006, après une finale de Coupe du Monde disputée face à l’Italie. Il choisit alors dans un premier de couper les ponts et de prendre du recul avec ce monde sans répit du football dans lequel il s’est épanoui durant plus d’une vingtaine d’années. Mais Zizou ne peut trop s’éloigner de ce pour quoi il est fait et décide de “replonger” en entamant une formation en France pour passer les diplômes d’entraîneur professionnel. C’est en 2014 qu’il décroche alors le précieux sésame qui lui permet désormais de prendre en main une équipe professionnelle. Le natif de Marseille se dit particulièrement influencé par l’intégralité des entraîneurs de football qu’il a côtoyé tout au long de sa carrière en prenant chez chacun d’entre eux une caractéristique qui forgera son style futur.
À l’instar de son style de joueur, le projet imaginé par Zinédine Zidane est un jeu porté vers l’avant, dans un schéma disposé en 4-3-3 où le numéro 10, poste auquel il évoluait, a bien sûr une importance déterminante dans la création. Dès son diplôme validé, l’ex numéro 5 de la casa blanca devient au Réal Madrid adjoint du maître italien Carlo Ancelotti. Son rôle est avant tout d’assurer le lien entre les joueurs et le staff en place. De par son charisme et sa carrière de footballeur, Zidane est très respecté par les joueurs qui n’hésitent pas à se confier à lui et à mettre en application les différents conseils qu’il leur partage.
La saison suivante, il est nommé coach principal de la Castilla du Real Madrid, soit l’équivalent de l’équipe réserve qui évolue au troisième échelon du football espagnol. Il dispute deux saisons à la tête de l’équipe jusqu’au 4 janvier 2016, date de son véritable envol en tant qu’entraîneur. En effet, l’équipe première du Real Madrid traverse une période compliquée et les résultats obtenus ne sont pas ceux espérés par les dirigeants du club. Rafael Benitez, chargé de l’équipe jusqu’alors est remplacé. À sa place, ces derniers décident de lancer dans le grand bain Zinédine Zidane, choix plébiscité par les supporters des Merengue. Avec Zizou, les progrès de l’équipe peinent tout d’abord à se faire ressentir. Néanmoins, il réussit un premier exploit significatif en allant battre le grand rival Barcelone sur son terrain quelques mois après son intronisation à la tête de l’équipe. Une performance qui met un terme à 39 matchs consécutifs d’invincibilité du rival catalan face au Réal Madrid. De quoi mettre du baume au cœur des supporters et conforter l’idée qu’il est bel et bien l’homme de la situation.
Cette même saison, il offre six mois après son arrivée, la onzième Ligue des Champions de l’histoire du Real Madrid en battant l’Atlético de Madrid en finale à San Siro. L'année d'après, lui et son équipe parviennent à battre le record d’invincibilité en championnat d’Espagne (40 matchs sans défaite à la suite !) établi par le FC Barcelone la saison précédente. Ces bons résultats permettent au club de remporter le titre de champion d’Espagne. Le 3 juin 2016, Zizou devient le premier entraîneur à remporter deux fois de suite la Ligue des Champions lorsque son équipe ne fait qu’une bouchée de la Juventus Turin en finale à Cardiff. Mieux encore, il remporte la compétition continentale une troisième fois face à Liverpool au Stade Olympique de Kiev, faisant de lui l’un des entraîneurs les plus titrés de l’histoire de cette compétition.
Après ces trois exercices intenses, il décide de quitter son poste d’entraîneur de l’un des plus grands clubs du monde afin d’observer une période de repos bien méritée. Il revient un an et demi plus tard sur le banc du Réal en affirmant ne pas avoir su dire “non” au président Pérez lorsqu’il lui a demandé d’apporter son aide au club en mal de résultats. Il quitte de nouveau le club en 2021 non sans avoir remporté un nouveau titre de champion d’Espagne, le 34ème de l’histoire du club.
Le style Zidane s’appuie sur les excellents rapports qu’il a avec l’ensemble de ses joueurs. puisque son aura lui permet d’obtenir facilement la confiance de ces derniers. Auréolé de plusieurs titres majeurs dès ses premières années en tant qu’entraîneur, Zinédine Zidane a en quelques années, déjà marqué l’histoire du club madrilène ce qui nourrit un peu plus sa légende au Réal Madrid après son immense apport en tant que joueur.
Certains anciens pratiquant de la discipline admettent parfois sans détour être habité d’une détermination supplémentaire au moment de revêtir les couleurs de la sélection nationale. Cette dernière permettrait de se surpasser une fois que l’hymne du pays en question a résonné dans tout le stade. Véritable libération pour les uns, motivation boostée pour d'autres, honneur ultime pour tous, l’histoire de chacun avec la sélection nationale n’est jamais neutre. C'est encore plus le cas pour Pia Sundhage, feu attaquante de l’équipe de Suède, reconvertie entraîneuse à succès des plus grandes sélections de football féminin.
L’histoire de Pia avec les sélections commence en 1975 lorsqu’à l’âge de 15 ans l’attaquante intègre pour la première fois l’équipe de Suède. Sacrée Championne d’Europe 1984 avec son pays, elle termine le tournoi en tête du classement des buteurs. Un premier titre majeur qui en appellera d’autres en tant qu’entraîneuse lorsque sa carrière de joueuse prend fin en 1996.
Après une première expérience au sein du championnat suédois en tant qu’adjointe, Pia est de nouveau attirée par la sélection nationale puisqu’elle est recrutée par l’équipe de Chine pour être l’assistante de sa compatriote Marika Domanski-Lyfors lors de la Coupe du Monde qui se déroule à domicile en 2007. À l’issue de la compétition planétaire, la carrière d’entraîneuse de Pia prend un tout autre virage puisqu’elle est nommée à la tête de l’équipe américaine, l’une des meilleures sélections au monde. C’est avec cette équipe que la manageuse suédoise va remporter ses plus beaux titres en remportant, une première fois, l’Or Olympique à Pékin en 2008, puis une seconde fois lors des jeux suivants organisés à Londres en 2012. Avant cette performance dans la capitale anglaise, Pia Sundhage était parvenu à hisser son équipe des USA jusqu’en finale de la coupe du monde 2011, une première inédite pour les américaines depuis 1999. En finale, ces dernières avaient échoué face aux japonaises dans une finale haletante perdue aux tirs au but. À Londres toujours, l’équipe emmenée par la sélectionneuse suédoise avait réussi à laver l’affront et à prendre leur revanche en battant ces mêmes japonaises en finale olympique sur le score de 2 buts à 1 en leur faveur.
À l’issue de cette olympiade, Pia décide de se mettre en quête d’un nouveau défi en s’engageant avec la sélection de son pays natal, la Suède. Elle quitte les États Unis avec un ratio impressionnant de 85,5% de matchs gagnés au cours des 5 années passées à la tête de l’équipe ! En prenant la décision d’entraîner la Suède, Pia Sundhage réalise de son propre aveu “un rêve de toujours”, même si elle sait que l’équipe dispose de joueuses aux qualités intrinsèques moindre que celle des États Unis. Qu’importe, Pia parvient à Rio en 2016 à offrir une belle médaille d’argent à son pays en éliminant même en quarts de finale les États Unis. La Suède s'incline de justesse en finale battue par l’Allemagne. Élue meilleure entraîneuse féminin cette année-là par la FIFA, Pia Sundhage quitte néanmoins la sélection suédoise après 39 matchs à la diriger. Depuis 2019, elle a pour mission d’étoffer le palmarès de l’équipe nationale du Brésil sur la scène continentale et internationale.
Pia Sundhage est une entraîneuse réputée pour son style pragmatique. Elle connaît le potentiel de ses joueuses et essaye d’en tirer le maximum. Elle ajuste son plan de jeu en fonction des forces vives dont elle dispose et de l’adversaire qui lui fait face. Néanmoins, la suédoise a toujours voulu s’appuyer sur la solidité de sa colonne vertébrale composée de ses défenseuses et de sa gardienne de but. Lorsque Pia entraînait l’équipe américaine, elle savait pertinemment qu’à tout moment ses individualités pouvaient faire la différence par l’intermédiaire de coups d’éclats. Avec l’équipe de Suède puis avec celle du Brésil, son vivier de joueuses capable de faire basculer un match à elles toutes seules n’est peut être pas toujours aussi fourni. C’est pourquoi elle insiste sur une grande solidarité défensive et la capacité à répéter les courses à haute intensité pour tenir le score sur l’intégralité de la partie. L’un de ses systèmes de jeu favori à longtemps été le 4-5-1 avec deux lignes défensives très rapprochées afin d'être le plus imperméable possible. À la récupération du ballon et profitant de la déstabilisation du bloc adverse, l'attaquante de pointe était alors très rapidement lancée en profondeur vers le but opposé pour tenter de scorer.
C’est en 1986 au Brésil, à Dois Riachos que voit le jour Marta Vieira da Silva dit Marta. Indissociable de la culture brésilienne, elle est très rapidement initiée au football prenant pour modèle certains de ses compatriotes comme Ronaldo ou Rivaldo. À l’âge de 14 ans, la véloce Marta est repérée par Helena Pacheco, célèbre entraîneuse du pays qui l’emmène à Rio pour signer avec le grand club local du Vasco de Gama. Après quelques matchs sous les couleurs blanches et noires du club des rameurs, Marta signe en 2002 à Santa Cruz, un autre club brésilien et enchaîne les bonnes performances qui lui permettent de découvrir les joies de la sélection nationale. En 2004, elle tente l’aventure européenne en rejoignant le club de Umea IK dans le championnat suédois, l’un des meilleurs du continent.
Dès sa première saison en Suède, Marta permet à son club de remporter la Ligue des Champions féminine et contribue à la deuxième place en championnat en scorant à 22 reprises. Elle récidive les années suivantes en empilant les buts et les titres puisqu’elle remporte quatre championnats et une coupe de Suède. Après 5 saisons passées à Umea, Marta désire évoluer aux États Unis, réputé à ce moment là pour son championnat considéré comme le plus relevé au monde. C’est dans cette optique qu’elle signe un contrat avec le Los Angeles Sol en 2009. Elle effectue un intermède de trois mois à Santos au Brésil afin d’aider le club de Sao Paulo dans sa quête de victoire en Copa Libertadores et en Coupe du Brésil. Elle contribue largement aux gains de ces titres en inscrivant un but en finale de la plus grande compétition sud-américaine et deux en finale de la Coupe nationale.
De retour aux États-Unis en 2010, son club des Los Angeles Sol connaît des déboires financiers qui obligent la brésilienne à changer de club. Elle rejoint donc le FC Gold Pride avec lequel elle est de nouveau meilleure réalisatrice du championnat. En plus d’être sacrée championne des États-Unis cette année-là, elle reçoit la récompense suprême américaine de meilleure joueuse de l’année. Pour la saison 2011, Marta évolue au Western New York Flash et participe à la conquête d’un nouveau titre national en terminant meilleure buteuse de la Women's Professional Soccer. S'ensuivent trois titres supplémentaires de championne de Suède avec le club de Tyreso (2012) puis de Rosengard (2014 et 2015) avec lesquels elle collectionne les buts marqués. Depuis, elle évolue au Orlando Pride, club de National Women’s Soccer League (NWSL).
Marta est considérée comme l’une des meilleures footballeuses de l’histoire. La technicienne hors pair a reçu à six reprises de la part de la FIFA le titre de meilleure joueuse de l’année entre 2006 et 2018. Même si elle n’a jamais remporté de Coupe du Monde avec sa sélection nationale, elle a une influence comparable à celle du Roi Pelé au pays des Cariocas. Tout comme lui, elle porte le numéro 10 sur le dos et a évolué à Santos. Les médias de son pays évoquent même une “Marta dépendance” de la sélection brésilienne. Grâce à Marta qui inscrit ce soir de juillet 2007 un doublé, l’équipe du Brésil remporte les jeux panaméricains au Maracana de Rio face aux redoutables Américaines. Après cette finale, Marta est immortalisée en voyant son empreinte de pied gravée dans le ciment de l’enceinte du stade. Une première pour une footballeuse !
Marta détient également un autre record tout aussi significatif : avec 18 buts à son compteur en cinq participations à un Mondial, elle devient à cet instant l’une des meilleures scoreuses de l’histoire des Coupe du Monde.
S’il y a bien un poste essentiel dans le football, c’est à coup sur celui de gardien de but sans lequel il ne serait pas possible de disputer le match. Et ce ne sont pas les différentes coéquipières de Nadine Angerer qui diront le contraire tant l’Allemande aura été précieuse pour elles tout au long de sa carrière.
Pourtant, rien ne semblait destiner la native de Lohr am Main en Bavière à devenir cette gardienne de légende. En effet, ce n’est que lors d’un match amical que Nadine Angerer, attaquante de formation, enfile à la dernière minute les gants pour remplacer la gardienne de but titulaire. Très à l’aise dans les cages, elle y trouve vite ses repères. Après des débuts professionnels en 1995 au FC Nuremberg, elle connaît les premières joies de la sélection nationale l’année suivante à seulement 19 ans. Le début d’une aventure riche en titres et en exploits pour la gardienne Bavaroise qui totalise 124 sélections avec la Mannschaft.
Après avoir signé en 2001 au Turbine Potsdam, l’un des véritables clubs phare du football féminin Allemand, elle participe en tant que remplaçante à la Coupe du Monde 2003 disputée aux États Unis. En battant la Suède lors de la finale disputée à la Home Depot Center de Carson, les Allemandes décrochent là le premier titre mondial de leur histoire. Quatre ans plus tard en Chine, Nadine Angerer et ses équipières récidivent en venant à bout du Brésil (2-0) en finale. Ce soir-là au stade de Hongkou, Angerer réalise une énorme performance en stoppant un penalty de la prodigieuse meneuse de jeu brésilienne Marta. “Comme gardienne tu es toujours contente d’arrêter un penalty. Cet arrêt restera gravé dans ma mémoire car nous menions 1-0 en finale et j’affrontais une super vedette alors que je n’étais qu’une illustre inconnue” se souvient Angerer pour la FIFA. Mais ce n’est pas tout puisque la gardienne Allemande n’encaisse tout simplement pas le moindre but sur l’ensemble du tournoi !
En plus de ces titres mondiaux et d’une médaille de bronze glanée aux Jeux Olympiques 2008 de Pékin, Nadine remporte, entre 1997 et 2013, cinq titres consécutifs de Championne d’Europe avec sa sélection. Lors du dernier d’entre eux disputé en Suède, elle réalise de nouveau une performance exceptionnelle en finale puisqu’elle repousse deux penalties norvégiens, gardant ainsi son but inviolé. L’ensemble de ses performances hors normes lui valent de recevoir en 2014 le titre de meilleure joueuse mondiale de l’année. C’est d’autant plus remarquable qu’il s’agit de la première fois qu’une gardienne de but est récompensée du titre individuel suprême. Elle rejoint son compère Lev Yachine chez les hommes, lui aussi unique gardien à avoir été désigné meilleur joueur de l’année en 1963.
Retirée des terrains depuis 2015, Nadine Angerer était réputée pour être infranchissable et imbattable. Ses multiples parades impressionnantes étaient dans les esprits de tous ses adversaires qu’elle dégoutait lorsqu’ils tentaient de la battre. Remarquable de régularité, l’Allemand est une véritable icône du poste de gardienne de but et mégastar du football féminin mondial.
La légende raconte qu’elle n’a que 6 ans lorsqu’à l’occasion d’un entraînement de football de son grand frère auquel elle assiste, elle est appelée par l’entraîneur à venir tenter un tir sur le terrain. Un tir qui fait mouche puisqu’il termine sa course au fond des filets. Le premier d’une longue série pour Homare Sawa.
Dès lors, la jeune footballeuse japonaise ne cesse de battre les records de précocité. Tout d’abord unique fille présente dans une équipe de garçons locale, elle joue son premier match de première division japonaise avec la branche féminine du Tokyo Verdy, le Nippon TV Belleza, à seulement 12 ans ! Deux saisons plus tard, en 1993, elle inscrit un quadruplé face aux Philippines lors de sa première convocation avec l’équipe japonaise, confirmant l’étendue de son talent. En plus de son génie footballistique, Homare Sawa est une férue de travail et cherche constamment à devenir une meilleure joueuse. Ceci explique peut être le maintien de ses performances au plus haut niveau durant plus de vingt ans de carrière professionnelle.
Sa carrière en club résulte d’une alternance entre le championnat japonais et le championnat américain, ce dernier étant considéré comme le meilleur au monde. Nommée plusieurs fois joueuse de l’année au pays du soleil levant, elle remporte également à huit reprises le championnat local durant sa carrière. Son passage aux États Unis, à Atlanta puis à Washington lui aura permis, selon son propre aveu, de progresser techniquement et physiquement. Homare Sawa dispose de trois atouts majeurs pour se faire respecter dans sa partie du terrain : son expérience, sa science du jeu et sa rage de vaincre. Réputée pour sa détermination sans faille, elle savait sortir vainqueur des duels les plus rugueux même face à des adversaires redoutées. Elle utilisait ensuite sa technique et sa vitesse pour porter le surnombre en attaque et distiller des passes décisives à ses coéquipières qui n’avaient plus qu’à conclure devant le but. Très vive mais aussi très endurante, elle sait répéter les courses à haute intensité lui permettant souvent de prendre le dessus physiquement sur ses adversaires directs.
Elle atteint le summum de sa carrière en 2011 en Allemagne lorsqu’à la Commerzbank Arena de Francfort l’équipe du Japon dont elle est la capitaine, s’adjuge la première Coupe du Monde de son histoire. Dix huit ans après sa première sélection, Sawa réalise des prouesses dans la compétition alors qu’elle participe pour la cinquième fois à un mondial. Lors de la finale face aux grandes favorites Américaines, elle inscrit le but égalisateur à la 117è minute de la prolongation, soit l’un des buts les plus tardifs dans l’histoire des Coupes du Monde. Ce but, son cinquième en six rencontres, permet à sa sélection d’atteindre la séance des tirs au but dont les nippones sortiront victorieuses.
Ses bonnes performances lui valent d’être nommée meilleure joueuse de la saison en 2012 par la FIFA, une première pour une joueuse Asiatique. Médaillée d’argent aux Jeux Olympiques de Londres à l’été 2012, elle dispute en 2015 à 37 ans son ultime grande compétition avec le Japon à l’occasion de la Coupe du Monde au Canada. Elle achève sa carrière par une finale de Coupe du Monde dans un remake de la précédente édition face aux américaines qui décrochent cette fois le trophée. La légende Homare Sawa est avec ses 205 sélections en équipe nationale, l’une des joueuses les plus capées de l’histoire du football féminin Japonais.